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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 14:28

Petite réflexion économique afin de contrecarrer l’intoxication générale : un pays endetté n’est pas un pays faible. La richesse d’un pays s’évalue par rapport à son PIB. L’évaluer en fonction de sa dette revient à inventorier son stock d’or, méthode archaïque de l’économie à la papa. On ne prête qu’aux riches, dit le proverbe et si on prête à la France, c’est qu’elle va bien. La France financière, bien entendu, car pour la France sociale, c’est autre chose. Ce n’est pas la dette artificielle qui plombe le moral des Français mais bien l’austérité décrétée par la finance internationale afin de presser le citron un peu plus chaque jour. Un exemple ? Hollande s’apprête à revoir le régime des retraites en déficit de 20 milliards d’euros alors que c’est la somme qu’il a offert aux patrons au nom de la compétitivité. Là encore, on ne prête qu’aux riches.
Les prêts ne sont accordés qu’à des entités (pays, régions …) qui proposent de vastes des marchés susceptibles d’engendrer du profit par la consommation de masse et c’est le cas de la France. En 2012, la France était très endettée mais tellement attractive que les taux d’emprunts étaient négatifs. C'est-à-dire que des banques ont payé pour prêter à la France.
Ainsi donc, et paradoxalement, la puissance  d’un pays est déterminée par son endettement et par la puissance du créditeur. L’emprunteur rend toujours service au créditeur qui place son excédent de profit. Ce trop plein, le créditeur le transforme en rente ce qui constitue une des perversions du capitalisme qui au XIX° siècle avait aussi pour but de financer l’industrie. Comme le profit est aléatoire et peut s’envoler du jour au lendemain, la créance, elle ne s’envole pas, et les actionnaires sont bien à l’abri.

 

Un exemple historique : l’Angleterre  - 1756 – 1763

De 1756 à 1763, se déroule la guerre de 7 ans dont les deux protagonistes sont la France et l’Angleterre. Les financiers de l’époque prédisent la chute de l’Angleterre car son taux d’endettement est conséquent. On dit que ce pays n’a plus les moyens de faire la guerre. Or, l’Angleterre ne faiblira pas en raison de sa capacité à emprunter et c’est justement la France qui faiblira, en meilleure santé économique, mais dont le système financier est embryonnaire. Il apparait donc qu’à cette époque, la dette de l’Angleterre n’intervient pas dans sa puissance mais au contraire, elle est un atout. Pour ce qui concerne la France, l’année 1789 est l’année de la banqueroute. Le roi ne peut plus rembourser ses créditeurs. Non pas qu’il ne le pourrait point mais les financiers ne lui font plus confiance. Une chose est sûre, c’est que déjà la suprématie du financier sur le politique pointait le bout le bout du nez. Au moment de la révolution française, Pitt, le premier ministre anglais déclara : « Jamais la nation anglaise, si faible par elle-même, n’aurait pu donner ses lois à l’Europe entière, sans son commerce, son industrie et … sa dette ! »

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