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23 février 2012 4 23 /02 /février /2012 18:09

Comité Technique Spécial Départemental du 21 février 2012

 

Le taux de chômage en France approche les 10% de la population active, et pourtant le gouvernement poursuit sa politique d'austérité budgétaire, de casse de l'emploi, de réduction d'acquis sociaux et de désindustrialisation. La Seine-Maritime n'est pas épargnée puisque le taux de chômage atteint un record historique de 9%. La fermeture programmée de la raffinerie Pétroplus à Petit-Couronne n'est qu'un exemple de cette politique désastreuse de désindustrialisation.

 

La RGPP affaiblit l'économie

 

Au contraire, il est urgent de relancer l'emploi et notamment l'emploi public pour faire face à ces chiffres records et recréer du lien, des services vis-à-vis des personnes qui subissent une crise économique créée par les marchés financiers qui s'aggrave d'année en année dont ils ne sont en rien responsables. L'application de la RGPP qui vise à ne considérer les services publics que sous l'aspect comptable des réductions budgétaires en ne remplaçant pas un fonctionnaire sur deux partant en retraite, organise la destruction des services publics et remet en cause les droits et statuts des personnels. De plus, le pilotage par les moyens éloigne l’école de ses principaux objectifs de formation et de démocratisation, il affaiblit durablement le service public d'Éducation Nationale. La RGPP est une mauvaise méthode au service d'une mauvaise politique !

 

La casse de l'école

 

Ainsi, les 130 retraits d’emplois dans les écoles de Seine Maritime contre lesquelles nous nous opposons sont la déclinaison de ces choix budgétaires que nous contestons depuis des années. Tous les secteurs de l’Education sont concernés. Derrière les 80 000 postes perdus dans l’Education depuis 2007 se cachent des réalités bien concrètes pour des millions de jeunes et leurs enseignants. Cette casse de l’Ecole, accompagnées de contre-réformes dangereuses, frappe d’abord les jeunes les plus en difficulté à tous les niveaux du système éducatif. C’est le recul  de la scolarisation en maternelle, de nouveaux coups aux RASED et à l’ASH, une politique de ZEP vidée de son contenu, les voies professionnelles et technologiques affaiblies, les classes surchargées  partout, un transfert de plus en plus grand du financement vers les familles notamment à l’université…

 

Le RASED

 

Les postes RASED : L'absence de départ en formation d'enseignants spécialisés depuis de nombreuses années, notamment pour les maîtres G, a entrainé la vacance de postes E ou G ou occupés par des personnels non spécialisés. 51% des postes G seront ainsi supprimés en deux ans et 40% des postes E. Cela va une fois encore fortement dégrader la prise en charge des élèves les plus en difficulté au sein des RASED. La remédiation des difficultés des élèves ne peut se résumer à quelques heures lors de stage de remise à niveau pour les élèves de CM1 et CM2 ou par l'aide personnalisée, alors que dans le même temps, le gouvernement annonce vouloir réduire l'échec scolaire !

 

Affiche_syndicalisation.jpg

 

Les Zones d'Education Prioritaire

 

ZEP : Le seuil de fermeture qui a été fixé l'an passé et revu fortement à la hausse malgré une différence de méthode (23 en élémentaire et 25 en maternelle après fermeture) va dégrader les conditions d'apprentissage des élèves. Pour la deuxième année consécutive de nombreuses écoles vont subir une fermeture de classe. Ainsi, l'an passé, 36% des fermetures de classes l'étaient en ZEP et pour près de 40% des écoles élémentaires ZEP déjà touchées par une mesure de retrait d'emploi l'an passé, elles risquent de subir à nouveau un retrait d'emploi. Du jamais vu ! À cela s'ajoute la sortie de 6 écoles de la ZEP sans qu'aucun texte ne soit paru depuis la dernière rentrée. Parallèlement des écoles élémentaires ZEP à plus de 23 de moyenne, comme l'école Desceliers-Fénelon à Dieppe, ne bénéficie pas d'ouverture ! Dans ces conditions, quelle priorité est donc donnée à l'éducation prioritaire ?

 

Les maternelles

 

Maternelle : La non-prise en compte des 2 ans dans les prévisions des effectifs des écoles Hors ZEP, risque de remettre aussi en cause la scolarisation des enfants de 3 ans, si les effectifs venaient à évoluer au cours de l'année. Cela va dans le sens de la création des jardins d'éveil que nous dénonçons. Comment accueillir et permettre de bonnes conditions d'apprentissage et de socialisation des enfants lorsqu'on maintien des effectifs en petite section à 30 élèves par classe voire plus comme à l'école Elsa Triolet à Dieppe ?

 

afficheCGT.jpg

 

L'école et le handicap

 

Elèves en situation de handicap : L'accompagnement des élèves en situation de handicap par des AVS (contrats précaires pour un salaire à peine supérieur à 600 euros) alors qu'ils ne sont pas formés est une véritable honte. Le recrutement de nouvelles personnes sans maintenir les personnes qui exerçaient précédemment les missions montre à quel point il est important d'apporter une aide à ces élèves mais aussi avec quel mépris on traite les personnes chargées de cet accompagnement. Les derniers recrutements effectués depuis décembre dernier d'ailleurs s'arrêteront en juin sans aucune perspective de renouvellement ! Alors que de nombreux jugement des Prud'Hommes condamne l'employeur, et par conséquent l'Etat pour défaut de formation, comme le dernier jugement rendu par le Conseil des Prud'Hommes de Rouen en date du 16 février, la Cour des Comptes, quant à elle, fustige l'Éducation Nationale dans un rapport en déplorant l'emploi de personnels sous contrat aidé pour l'accompagnement des élèves en situation de handicap, qui mériterait la création d'un véritable emploi.

 

Les remplacements

 

Remplacements : La suppression de postes de remplacement par la remise en cause des demandes de temps partiels soumises à autorisation des collègues ne nous a pas convaincu. Alors qu'aujourd'hui on constate une pénurie de moyen de remplacement, c'est de plus de moyen de remplacement qu'il faut et non supprimer des supports budgétaires en espérant en récupérer ailleurs sur d'éventuels compléments de service ou surnombre. D'autant que contrairement à vos estimations annoncées lors du dernier CTSD, les demandes de temps partiels n'ont pas baissé.

Pour la CGT Educ'Action 76, les conditions d'un bon fonctionnement du Service Public d'Education Nationale passe par la création de tout emploi statutaire qui s’avérerait nécessaire en fonction des besoins exprimés par la communauté éducative.

Face aux appels aux sacrifices de nos gouvernants, nous refuserons d'être les sacrifiés d'une crise dont les travailleurs ne sont en aucun cas les responsables.

Pour toutes ces raisons, nous sommes avec les parents, les enseignants qui manifestent aujourd'hui pour dire stop aux retraits d'emplois. Nous continuerons d'oeuvrer pour redonner confiance dans la capacité collective des salariés à se battre, résister, changer le rapport de force et obtenir un collectif budgétaire permettant une autre rentrée 2012 que celle que veut imposer le gouvernement actuel. De même nous serons avec l'ensemble des salariés européens le 29 février 2012 pour refuser les politiques d'austérité menées par les gouvernements européens.

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