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22 août 2012 3 22 /08 /août /2012 23:03

Georges Morel est décédé. Il était le dernier déporté de la région. Résistant, déporté à Dachau, en Allemagne, il est mort à la maison de retraite du Tréport. Il était âgé de 87 ans.

Arrêté le 10 avril 1944 au Tréport pour fait de résistance, Georges Morel sera déporté à Dachau. Libéré par les soldats américains le 30 mai 1945, il sera rapatrié le 2 juin. À la Libération, il est embauché avec son ami, Lucien Lavavry - arrêté lui aussi pour les mêmes raisons et déporté également à Dachau- pour garder les prisonniers Allemands affectés au déminage en haut des falaises. « Nous avons été très corrects avec eux, je n'ai pas cherché à me venger », avait-il confié
  !
Durant la Libération, il fait la connaissance de Janine, une Eudoise. De leur union naîtront deux enfants : Patrick et Gérard. Dans sa chambre de la maison de retraite du Tréport où il a vécu ses derniers jours, la photo de son mariage en 1946 est posée sur sa table de chevet. Un tableau donne un peu de couleurs aux murs. Pas de diplômes accrochés, pas de médailles visibles. Rien ne laissait supposer qu'il était un rescapé des camps de la mort. Le dernier au Tréport et dans la région. « Je ne m'en suis jamais fait une gloire », assurait Georges Morel. Au début des années 1950, il part dans la région parisienne travailler dans une fonderie. Il revient dans la région, à Mesnil-Sorel, pour prendre sa retraite. Georges Morel a rarement évoqué devant ses proches ce qu'il a vécu entre le mois de mai 1944 et le mois de juin 1945. Ce long voyage dans un wagon pour Dachau qui a duré trois jours, sans eau, sans aucune nourriture. Il arrive épuisé, découvrant un univers délirant. Il évoque l'interrogatoire, cherche ses mots. Même si sa mémoire n'était pas toujours aussi vive que celle de ses jeunes années, Georges Morel se souvenait toutefois du numéro 72 797, celui qu'il était devenu à Dachau.

Déporté politique, il n'a jamais adhéré à un parti. Patriote, il ne supportait pas l'occupation de son pays. Il signe à 18 ans, le 25 juillet 1942, son engagement au sein du réseau « Sosies », dont les activités étaient principalement basées sur le renseignement. Il y côtoie notamment Lucien Lavacry, Georges Morel, Maurice Holleville, dit « le curé de Montparnasse », Marcel Daragon et Raymond Botté.

Le-dernier-deporte-de-guerre-disparait_reference.jpg

 

 

Jacky Maussion
Courrier Picard

 

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