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25 août 2013 7 25 /08 /août /2013 10:22

Le sarkozysme n’est pas une doctrine, c’est une faute de goût. C'est la crotte de pigeon sur la statue de Marianne. Le sarkozysme se résume à la prolongation d’un capitalisme débridé initié par Margaret et Ronald, la dame de fer et le cow-boy. Leur philosophie fut l’enrichissement à tout prix et ce bel esprit fut incarné par le drolatique Bernard Tapie, héros d’un soir lors d’une émission révélatrice de cette époque : Ambition. Alors, il nous a cassé les bonbons  pendant  deux générations, ce margoulin pathétique, des affaires de faux témoins, vers les matchs truqués en passant par le Lorraine sur son vélo La Vie Claire et en finissant par prendre une douche avec Véronique et Davina. La prison, les planches et un arbitrage spécial pour monsieur le beau gosse dans l’affaire du Crédit Lyonnais de par les faveurs spéciales et l’immense commisération de Madame le Ministre du budget, Christine Lagarde, qui a eu raison de se casser au FMI avant la bérézina totale. Bernard Tapie est le symbole même du cynisme institutionnel qui mélange les genres. Cette France américanisée fut un défilé compulsif et hétéroclite de l’énarque rolexé jusqu’au plouc local, assureur de son état  affichant sa réussite locale par le port distingué d’un brushing  local. Les signes de décadence furent notoires et l’amour du fric,  l’apanage des gens vulgaires. Ancien ministre, son ennemi actuel porte le sobriquet de dédé la sardine : quelle classe !

 

 

 

"Réussir sa vie", comme Nanard,  c'est le rêve de tous : Président de club de foot, entrepreneur, chef d'entreprise, prisonnier, gangster, artiste,  homme politique, ministre, coureur automobile, animateur télé, joueur de handball, vendeur de TV, astronaute, star de film de boules, espion bulgare, commando-marine, chasseur alpin, métallurgiste, charcutier, délégué CFDT, prof de latin, liquidateur de sociétés … une vie bien remplie mais comme disait Jean Yanne :
"En fait l'important ne serait pas de réussir sa vie, mais de rater sa mort."

Christine Lagarde risque de comparaître devant la cour de justice de la république. Enfin, si tout va bien, vu que le temps pris pour juger Jacques Chirac, elle pourrait y comparaitre vers 2025. La donzelle avait donné des instructions pour que l'affaire Bernard Tapie-Adidas-Crédit Lyonnais soit jugée par un tribunal privé. On ne connaît pas bien les raisons de cette décision avantageuse pour Bernard Tapie dans le sens où un tribunal ordinaire pouvait très bien faire l'affaire. A supposer qu’il existe une justice pour les riches et une pour les pauvres. Bernard Tapie est certainement un citoyen au-dessus des lois bénéficiant de privilèges. Ce tribunal privé lui a donné raison mais notre Nanard national a menti par omission.

bernard-tapie.jpg
En effet, c'est au printemps 1997, à la prison de la santé qu'il rencontre André Guelfi, homme d'affaires véreux et qu'on surnomme Dédé la sardine. Ils deviennent copains comme cochon et s'associent en affaires. André Guelfi propose à Bernard Tapie de l'intégrer dans ses réseaux de l'Est à condition que la moitié de ce qu'il allait récupérer du Crédit Lyonnais lui revienne. Un contrat écrit unissant les deux hommes existe bel et bien. Ils créent une structure juridique intitulée Superior  Ventures LTD. Il s'agit d'une société de droit malaisien dont 49 % appartiennent à Bernard Tapie et 49 % à André Guelfi, de façon à ce qu'aucun des deux ne soit le maître de l'autre. Les 2 % restants reviennent à Éric Duret, l'ancien avocat de Bernard Tapie. Le contrat prévoit le partage des bénéfices de l'affaire Adidas entre les deux protagonistes.

andre_guelfi.jpg

André Guelfi

Lorsqu'il sort de prison en décembre 1994, Nanard est ruiné. Dédé la sardine le relance par une avance sur les profits futurs de leur société. Cela permet à Bernard Tapie de reprendre son combat judiciaire contre le Crédit Lyonnais, c'est-à-dire contre l'État. Tapis estime avoir été le dindon de la farce lors de la revente d'Adidas par le Crédit Lyonnais. L'affaire se présente bien depuis que Nicolas Sarkozy est élu. C'est alors que Christine Lagarde, actuelle présidente du FMI, décide de juger l'affaire par un tribunal privé. Le 11 juillet 2008 la sentence tombe. L'État devra verser avec les intérêts plus de 400 millions d'euros à Bernard Tapie. Quand il a payé ses dettes, il lui reste encore 260 millions d'euros. Dès lors les relations entre Bernard Tapie et André Guelfi se dégradent et ce dernier mandate Francis Louvard, un chasseur de créances pour récupérer son investissement. L'avocate de Bernard Tapie, Me lantourne déclare que l'association entre son client et André Guelfi est caduque puisqu'elle n'a pas fait l'objet d'un préaccord par le tribunal de commerce. Quoi qu'il en soit Nanard n'est pas sorti de l'auberge, et cet ancien ministre nous fera toujours rire. C'est la seule compensation que ce personnage dont l’art suprême est d’enfumer tout le monde, puisse encore nous offrir. Tous les salariés que ce jeune patron dynamique, et star des plateaux de télévision dans les années 80 a laissés sur le carreau sont morts de rire, comme disent les jeunes.

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