Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 décembre 2013 6 21 /12 /décembre /2013 18:14

1090-2

C’est le 4 octobre 1943 que la Corse est libérée par le Parti Communiste Clandestin, une épopée dont les héros ont été un peu oubliés. Lors de cette journée les insulaires ne se libèrent pas des Allemands mais des Italiens arrivés en novembre 42 pour annexer l’île. Mussolini s’étend vers le sud pour contrer le débarquement allié en Afrique du Nord, tout comme les Allemands ont envahi la zone libre en France.  

Le contingent italien de chiffre à 80 000 hommes, c’est dire un nombre qui correspond à la moitié de la population corse. Un Italien pour deux Corses, c’est le taux d’encadrement écrasant de l’occupation italienne. Les ressources de l’île ne suffisent pas pour entretenir tout ce petit monde et les soldats italiens s’adonnent allègrement au pillage ce qui va engendrer le développement d’une résistance très marquée.  C’est la Parti Communiste Clandestin qui organise cette résistance par le biais de son groupe activiste : le Front National. Il profite de la défection et de la destitution des élites des partis politiques d’avant guerre, le champ est libre. Les autres mouvements de résistants, « Combat » et « Libération » que l’on rencontre dans les maquis du continent  ne sont pas présents en Corse.  

L’organisation  pyramidale et le cloisonnement  du Front National  

L’organisation pyramidale du Front National est efficace. Le même type de structure sera repris par les premiers combattants algériens dès 1955. Chaque combattant ne connait que les 4 ou 5 camarades de son groupe et seulement son supérieur direct. Ainsi, en cas de capture, le réseau ne peut être démantelé. Chaque supérieur dépend d’un comité de canton, qui dépend d’un comité d’arrondissement, qui dépend du comité départemental. Le comité départemental est dirigé par Arthur Giovoni, Antoine François Vittori et Jean Nicoli.  

La résistance armée  

Dès 1943, le Front National reçoit des armes d’Alger par le bais du Général Giraud, rival du Général de Gaulle et sans aviser ce dernier. Il est prévu un débarquement venu d’Alger près de Piana. Le sous-marin Casablanca, rescapé du sabordage de Toulon débarque des armes, au fil de ses voyages, qui sont ensuite distribuées dans le maquis à dos de mulet. Mussolini éliminé, la ligne devient floue pour le général Magli qui occupe l’île. Les Chemises Noires décapitent sauvagement Jean Nicoli alors qu’une brigade SS débarque afin de sécuriser une éventuelle retraite allemande de Sardaigne via la Corse  

Le 9 Septembre 1943, les Communistes du Front National investissent Ajaccio  

Les alliés débarquent en Italie et le successeur de Mussolini, le maréchal Badoglio, capitule. Le « Patriote », journal clandestin des communistes du Front National communiste titre : « la Corse enfin libérée !» Les italiens détalent et le Général Magli, jadis Imperator en chef, déclare son amour aux Communistes. Officiellement seulement car les Chemises Noires renforcent les rangs de la 90° division Panzer Grenadier qui vient de débarquer pour reprendre Bastia. C’est alors que les forces africaines entrainées secrètement par Giraud repoussent définitivement les Allemands à la mer après d’âpres combats dans les montagnes et un bombardement américain dévastateur sur Bastia. Les héros libérateurs participeront ensuite au débarquement de Provence.

Partager cet article
Repost0
21 décembre 2013 6 21 /12 /décembre /2013 12:45

Partager cet article
Repost0
15 décembre 2013 7 15 /12 /décembre /2013 18:11

Partager cet article
Repost0
15 décembre 2013 7 15 /12 /décembre /2013 00:16

 

 

Après l’écrasement de la Commune de Paris en 1871, les aspirations ouvrières ne se retrouvent pas dans la République. Même si la République de Jules Grévy est une avancée indéniable dans l’histoire des peuples et même si des lois sociales ont été échafaudées, il n’empêche que les républicains sont une émanation de la bourgeoisie en place, héritière de la Révolution Française. Les patrons n’y vont pas de main morte et la caste ouvrière est exploitée outrageusement. Ce temps est celui des nouvelles idées et l’idée nouvelle, justement, c’est le socialisme. Il s’agit d’un modèle révolutionnaire et qui prend le contre-pied  de la République qui ne jugule pas la misère sociale car elle trahit, d’une certaine manière, les idéaux d’égalité et de justice de la Révolution Française. A Marseille, en 1879, un congrès ouvrier prône la collectivisation des moyens de production. Un tas de fédérations syndicales commencent à se structurer, les charpentiers en 1876, les travailleurs du livre en 1881 et bien d’autres. Devant ce déferlement, le Ministre de L’intérieur, Waldeck Rousseau, en 1884, légalise le regroupement  des ouvriers en syndicat mais à la condition que les revendications ne soient pas politiques. Le syndicalisme est né.

cgt 1936 congés payés

Les crises successives et l’exploitation  du prolétariat par un patronat sans scrupule accélèrent la structuration syndicale. En 1886, les syndicats de Lyon organisent un congrès d’où émane la Fédération Nationale et Groupes Corporatistes de France et des Colonies. Cette union décrète la première grève le 1er mai qui restera une tradition en tant que Fête du Travail. Dans chaque ville de France des unions de ce genre engendrent la création de véritables bastions ouvriers. Triste République qui n’a pas su faire fructifier les acquis de la Révolution Française, triste République corrompue par la haute bourgeoisie qui ne se préoccupe guère de la misère qu’elle engendre et triste République qui génère, en ce 19ème siècle, encore plus d’inégalités que sous l’Ancien Régime. Ces unions de travailleurs qui naissent chaque jour ont une base anarcho-syndicaliste. Elles prônent la grève générale révolutionnaire et critique l’inaction des parlementaires.
En 1895, à Limoges, s’ouvre le Congrès des Chambres Syndicales et des Bourses de Travail. Ce congrès débouche sur la condamnation du capitalisme et sur la création de la Confédération Général du Travail : la CGT ! Une partie importante des organisations ouvrières existant légalement depuis 1884 se réunissent dans la ville de Limoges . Les 28 fédérations professionnelles, 18 Bourses du travail et 26 chambres syndicales présentes à ce congrès unitaire décident de créer un organisation unitaire : la Confédération générale du travail. Depuis le congrès de Nantes qui, avait réuni la Fédération nationale des syndicats et les Bourses du travail, la voie était libre pour un regroupement purement syndical, l’indépendance syndicale s’affirme par rapport aux partis de la « propagande par le fait », les anarchistes décident de rentrer dans ces organisations ouvrières et prônant l’idée d’un syndicalisme révolutionnaire (anarcho-syndicalisme), accentuent le fossé qui les sépare des partis politiques.

Logo cgt chomeurs

La CGT revendique alors une action syndicale axée sur la revendication professionnelle et sur la création de caisses de secours. Dès sa création, elle réclame la tenue d’un congrès ouvrier international mais se démarque de toute forme d’action politique pure, bien que les adhérents ne cachent pas leur positionnement, ancré très à gauche. La tradition est restée et on ne mélange pas les débats politiques et les revendications syndicales. De nos jours, tous les syndicats professionnels téléguidés par le Front National ont été dissous dans la mesure où les syndiqués tentaient de refourguer des cartes du FN aux collègues de travail. En 1906, le congrès d’Amiens confirme la posture non politique de la CGT ce qui en fait vraiment, le syndicat des travailleurs. En 1921, elle se déchire entre deux tendances, une tendance communiste et une tendance anarchiste qui ne fera pas de vieux os. Elle se reconstitue sous l’occupation.

affiche_CGT.jpg
En parallèle, en 1919, apparait la CFTC, la Confédération des Travailleurs Chrétiens qui est à des années lumière des idéaux de la CGT. La CGC, la Confédération Générale de Cadres fait son apparition. La CGT a créé le principe syndical et toutes les castes professionnelles se syndiquent à l’instar du CNPF, le syndicat des patrons qui deviendra le MEDEF. Dans les années 70 la CFTC implose et donnera naissance à la CFDT sous l’impulsion de Jacques Delors, car beaucoup de travailleurs ont compris que la chrétienté ne leur était guère utile dans leur lutte. En 1947, la CGT explose. Certains adhérents la quittent pour créer Force Ouvrière. De leur côté, les enseignants la quitte aussi pour fonder la FEN, la Fédération de l’Education Nationale. Quoi qu'il en soit,  la CGT est la mère de tous les syndicats !


Affiche_syndicalisation.jpg

Plus de détails
Source : 
http://ulcgt.vascq.free.fr/cht_history.html

Union Locale CGT de Villeneuve d' Ascq

Des origines à septembre 1895 :
la naissance de la CGT ou la lutte pour l'unité

La révolution française a considérablement accentué les différenciations sociales. Au cours du 19ème siècle, chaque groupe social est en recherche d'identification. Le mouvement ouvrier s'affirme au travers des luttes sociales, et par sa participation aux grands évènements politiques (révolution de 1830, insurrection de février 1848, commune de 1871). Face à la structuration du patronat, les premières organisations ouvrières se mettent en place. Les congrès qui se succèdent vont voir apparaître différents courants dans une période marquée par des grèves et la répression. La fondation de la CGT à Limoges en septembre 1895 repose à la fois sur un processus unitaire, et sur le départ d'une partie des militants. La grève générale, l'autonomie syndicale et le syndicalisme de métier constituent les trois pans de la CGT.

 Affiche-1erMai-copie-1.jpg

De 1895 à la scission de 1920

La CGT face au premier conflit mondial. Le débat syndicats/partis politiques s'approfondit. Les questions non résolues des structures de la CGT empêchent encore une véritable unification de la confédération. Si les tendances subsistent dans la CGT, l'unité demeure face à la répression et aux manoeuvres intégrationnistes du pouvoir. La charte d'Amiens adoptée en 1906 marque le triomphe des thèses de l'anarcho-syndicalisme. La question de l'Etat va cristalliser les clivages dans la CGT entre réformistes et révolutionnaires, accentués par l'arrivée au gouvernement d'anciens dirigeants socialistes à l'approche de la guerre. C'est dans ce contexte que peu à peu la CGT va rallier l'union sacrée, après avoir lutté contre. Au lendemain de la guerre, les divisions persistent. En novembre 1919, la CFTC se constitue sur un base confessionnelle, ouvertement opposée au syndicalisme de classe. La CGTU naît de l'exclusion des minoritaires de la CGT. Le pluralisme syndical a fait place à la division syndicale : CGT, CGTU, CFTC.

afficheCGT.jpg

1920 - 1936 : Vers la réunification

Dans une période marquée par la mutation de l'ouvrier de métier vers l'ouvrier d'industrie et l'essor du Taylorisme, CGT et CGTU s'opposent sur les formes et les moyens pour transformer la société. La CGT voit ses effectifs croître jusqu'en 1930. Elle regroupe dans un premier temps tous les opposants au réformisme, alors que la CGTU se structure à partir des organisations issues de la CGT. La crise économique et sociale se développe. Le coup de force des ligues d'extrême droite en 1934, et la tendance au "durcissement" de l'Etat entraînent une manifestation commune de la CGTU et de la CGT. Les directions confédérales sont obligées de discuter de la réunification qui se réalise en 1936 au congrès de Toulouse. Cette unité est due en grande partie à la pression de la situation et aux exigences de la politique intérieure. Avec le succès du Front Populaire et les luttes, le patronat doit reconnaître la CGT et signer les accords de Matignon.

cgt.jpg

1937 - 1947 :
La deuxième guerre mondiale et les vicissitudes de l'unité

Les clivages au sein de la CGT rebondissent à propos de la guerre civile espagnole, de la pause des réformes décrétée par le gouvernement, des accords de Munich et de l'échec de la grève générale contre les décrets lois. La CGT éclate, certains militants devenant clandestins, d'autres rejoignant Pétain. Il faut attendre 1940-1941 pour que des luttes émergent et se développent, et 1943 pour que la CGT se réunifie. Celle-ci, avec la CFTC participera à la résistance, et à la grève insurrectionnelle qui libère Paris. Après la libération, la CGT appelle à la bataille de la production pour la reconstruction économique du pays. En 1944, naît la CGC liée au fait que la CGT n'a pas suffisamment pris en compte les spécificités des Ingénieurs, cadres et techniciens. La guerre froide et les stratégies divergentes, le poids du passé, et ce malgré des acquis importants tels que les nationalisations, les Comités d'Entreprises, la Sécurité sociale, divisent la CGT. En 1947 la CGT-FO se constitue. Les enseignants créent la FEN, refusant de choisir entre la CGT et FO.

1er-mai-1950.jpg

1947-1968 :
Construire l'unité d'action

Malgré l'affaiblissement de la CGT, des luttes se développent dans un contexte de guerre froide. L'importance des grèves de 1953 sur le problème de l'âge de la retraite dans la fonction publique débouche sur des luttes unitaires dans de nombreux secteurs. Celles-ci se renforcent au regard de la hausse des prix, des atteintes à la sécurité sociale, du blocage des salaires et de la dévaluation. Dans le même temps, la CGT se lance dans la bataille pour la fin de la guerre en Algérie. En 1964 la CFTC scissionne. La CFDT se crée. Une minorité maintient la CFTC avec sa référence confessionnelle. Confrontés au blocage des salaires, à l'austérité, à la multiplication des fermetures d'entreprises et des licenciements, CGT et CFDT signent en 1966 un accord sur des revendications minimales. les grèves et les manifestations unitaires se succèdent. Hormis la grève générale du 13 mai 1968 contre la répression, qui fut unitaire avec la CFDT, la FEN et l'UNEF, chaque organisation syndicale fera cavalier seul dans le contexte des évènements de 1968. Ceux-ci déboucheront sur les accords de Grenelle. 1968-1981 : Les syndicats face à la crise. Les bouleversements technologiques et les mutations du salariat s'accèlèrent. Après les évènements de 1968, le changement social est à l'ordre du jour. A partir de mars 1969, première journée d'action unitaire CGT-CFDT, les luttes unitaires vont se développer dans tout le pays (Lip, Rateau...). Mais peu à peu les relations vont se tendre entre la CFDT et la CGT. Recentrage oblige, à partir de 1978, la CFDT freine les mobilisations unitaires. c'est le cas sur la sécurité sociale ou la retraite, la CGT appelant seule. La CFDT prône le réalisme à tout prix... Quitte à laisser le terrain des revendications au patrônat.

affiche-1-mai-2008.jpg

De 1981 à nos jours :
L'émiettement du syndicalisme et l'urgence du rassemblement.

Après l'élection de F. Mitterrand, la désunion est totale. La CGT demeure la seule force d'entrainement des luttes , alors que la CFDT prône le "réalisme social", FO "l'indépendance" et la CGC "le corporatisme". Dans le même temps se constitue le Groupe des 10 à partir de syndicats autonomes. A partir de 1986, la CFDT tente une recomposition syndicale avec la FEN, qui elle-même cherche à dégager un axe réformiste avec FO et la FGAF. Le 1er mai 1988 est célébré par la FEN, la CFDT, la FGAF et le SNUI. En 1991, les accords CFDT-FEN ne rallient pas FO, la CGC ni la CFTC. Certaines composantes du groupe des 10 rejoignent la FEN en 1992. Le seul objectif apparent de ces différentes recompositions "ratées" étant la marginalisation de la CGT. La CFDT multiplie les exclusions, d'où la création de Sud-PTT et de CRC dans les hôpitaux. La FEN éclate en 1992, création de la FSU. En 1993, l'UNSA est constituée à partir des syndicats demeurés à la FEN, la FGAF, la FMC, la FGSOA et la FAT. La CGT poursuit son travail unitaire. En 1995, FO, SUD, FSU et des militants CFDT se mobilisent avec la CGT contre les projets gouvernementaux remettant en cause les retraites. L'éparpillement se poursuit. L'UNSA, reconnue représentative, et le groupe des 10 tentent de se structurer. FO et CFDT connaissent des divergences internes importantes. Dans ce contexte, la CGT lance l'idée du "syndicalisme rassemblé".

40h_gauche.jpg

Henri Krasucky, un type à ne pas oublier !

En août 1939, le PCF est interdit par le gouvernement à la suite de la signature du pacte germano-soviétique. Isaac Krasucki doit plonger dans la clandestinité. Son fils a quitté l’école. En 1940, quand les Allemands entrent à Paris, il travaille dans une usine de Levallois, comme ajusteur. Il a quinze ans. À la fin de l’année 1940, Henri intègre les Jeunesses communistes dans la section juive de la Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI) du Parti communiste dans le 20e arrondissement. Il a d’abord des responsabilités dans son quartier, puis à l’échelon de son arrondissement, et enfin, très vite, au niveau de la région parisienne. Sabotages, lancement de tracts depuis le métro aérien, actions militaires à la suite du premier coup de feu du Colonel Fabien, le 21 août 1941, qui marque le début de la Résistance armée. Le 20 janvier 1943, son père est arrêté pour sabotage et interné à Drancy ; il est déporté le 9 février à Birkenau et gazé dès son arrivée le 13 février. Sous le pseudonyme de « Mésange », Henri Krasucki, dit également « Bertrand », s’occupe des cadres et du recrutement des jeunes avec sa compagne Paulette Sliwka. Arrêté le 23 mars 1943, à 7 h 15, à la sortie de son domicile, torturé pendant six semaines, il ne lâche rien. Les Français de la Brigade spéciale n° 2 des Renseignements généraux le livrent à la Geheime Feldpolizei, qui l’enferme à Fresnes, où il demeure privé de tout contact, dans le quartier des condamnés à mort. Puis c’est Drancy. Il y retrouve ses camarades, Roger Trugnan et Samuel Razynski, dit « Sam ». À la mi-juin, c’est le départ. Les jeunes manifestent dans le camp. Roger Trugnan raconte : « Nous chantions la Marseillaise et les gendarmes tapaient sur celles et ceux qui chantaient. » Son convoi depuis Drancy, le numéro 55, du 23 juin 1943, déportait 1 002 juifs, dont 160 enfants de moins de 18 ans, transportés dans des wagons à bestiaux. Deux jours et une nuit plus tard, ils arrivent à Birkenau, annexe d'Auschwitz. Seules 86 personnes de ce convoi ont survécu à la Shoah. Henri et ses camarades sont affectés au camp annexe de Jawischowitz. Ils travaillent à la mine, seize heures par jour, avec la faim, les coups, et la crainte d’être malade, qui signifie la mort. Mais aussi la résistance. Aussitôt arrivés, Henri, Roger, leur copain Sam ont cherché le contact. Ils continuent la lutte derrière les barbelés. Ils la continueront jusqu’au bout. Jusqu’à Buchenwald, où ils sont évacués en janvier 1945 - la terrible « marche de la mort ». Là, épuisés, ils sont pris en charge par l’organisation de Marcel Paul et du commandant Mannès. Ils participent à l’insurrection du camp : « J’avais un vieux chassepot, raconte Roger, Henri avait un bazooka ! » Henri Krasucki en revient le 28 avril 1945, « juste à temps pour manifester le 1er mai », comme il dira avec humour.

 

henri krasucki

 

Partager cet article
Repost0
10 décembre 2013 2 10 /12 /décembre /2013 23:03

Dans les années 70, Robert Paxton, jeune historien américain, lance un pavé dans la mare du concensus franco-français qui consistait à minorer le rôle de Pétain et de Laval dans la collaboration. Selon la thèse admise, les Allemands commandaient et Vichy obéissait. Paxton montre le contraire. Ainsi,  on découvre que le statut des juifs et que l’ordonnance de rafler des enfants n’émanent que des autorités françaises. On fait mine alors de découvrir que la France des salauds avait bien existé n’en déplaise au Général de Gaulle qui ne veut  point l’entendre au nom de la réconciliation nationale. Paxton dérange puisqu’il montre que des Français de pure souche ont bien collaboré à la solution finale.  Cette France des salauds est encore montrée dans « le chagrin et la pitié » censuré par Pompidou qui œuvre comme son prédécesseur dans l’écriture de l’histoire officielle mais fausse.      

CVT La-France-de-Vichy-1940-1944 1861

  
La traduction en 1973 de son ouvrage La France de Vichy marque une rupture souvent considérée comme décisive dans l'historiographie de la France sous l'Occupation. Dans sa préface, Stanley Hoffmann soutient que « sur deux points capitaux, l'apport de Paxton est révolutionnaire » : il n'y a pas eu double jeu de la part de Vichy, et le régime n'a pas joué l'effet de « bouclier » en épargnant certaines souffrances aux Français. En s'appuyant sur les archives américaines et allemandes, l'entreprise de Paxton vise à démolir l'idée d'un Vichy jouant double-jeu et qui tentait de sauver tout ce qui pouvait l'être. Au contraire, Pétain et Laval ont toujours recherché la collaboration avec l'Allemagne nazie, et multiplié jusqu'au bout les signes et les gages de leur bonne volonté à s'entendre avec le vainqueur, allant souvent spontanément au-devant des exigences allemandes. Loin d'avoir protégé les Français, le concours de Vichy a permis aux Allemands de réaliser plus facilement tous leurs projets — pillage économique et alimentaire, déportation des Juifs, exil forcé de la main-d'œuvre en Allemagne. Avec leur peu de troupes, de policiers et de fonctionnaires, jamais les Allemands n'auraient pu gérer un pays développé aussi vaste sans le concours actif du gouvernement, de l'administration et de la police. Quant au supposé double jeu de Vichy, toujours selon Paxton, il n'a jamais existé. Les rares contacts officieux et sans suite avec Londres, fin 1940, démesurément gonflés et sur-interprétés après la guerre par les partisans de Vichy, ne pèsent rien au regard de la réalité de la Collaboration, indéfectiblement poursuivie jusqu'à l'été 1944 inclus. Paxton a également remis en lumière le programme de « Révolution nationale » appliqué par Vichy. L'État français n'est pas qu'un accident de l'histoire, une parenthèse ou une pure antenne de l'occupant. Il puise dans diverses traditions françaises de longue durée et doit beaucoup aux divisions franco-françaises des années 1930. Son programme mêlant projets réactionnaires et modernisateurs ne manque nullement de cohérence, et il est parfaitement autonome. Les Allemands n'ont en rien imposé la fondation de ce nouveau régime, et les statuts des Juifs par exemple furent des initiatives françaises prises sans la moindre pression de l'occupant.
Paxton montre enfin que Révolution nationale et Collaboration sont les deux faces de la même médaille : pour appliquer la première, Vichy a besoin de l'entente avec un Reich victorieux. Il ne perçoit pas la dimension planétaire du conflit, croit la guerre finie avec la défaite de la France, et de toute façon, une victoire alliée ne ferait que ramener les Juifs, les francs-maçons, les communistes et les républicains.
     

Partager cet article
Repost0
5 décembre 2013 4 05 /12 /décembre /2013 03:34

Partager cet article
Repost0
1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 17:05

308460_P8RJ1HSEXKBVOWQ7ZAURYMCZOOW6ID_catvsdogfight_H202802.jpg

Partager cet article
Repost0
30 novembre 2013 6 30 /11 /novembre /2013 15:37

images-droles-insolites-13-panneaux-insolites-img.jpg

Partager cet article
Repost0
26 novembre 2013 2 26 /11 /novembre /2013 17:24

Partager cet article
Repost0
24 novembre 2013 7 24 /11 /novembre /2013 16:01

CGTV, le magazine satirique des territoriaux de Saint Etienne a renouvelé l’art de la communication syndicale. Renouvelé, voire, inventé car il n’existe pas de précédents. Ainsi, les clips réguliers, réalisés par Jérôme Valla et son équipe  montrent parfaitement que la CGT est composée de membres qui savent rire dans un monde de sinistrose. Contrairement aux sectaires dignes héritiers du « Nom de la Rose » qui considéraient que le rire était un pêché, CGTTV montre que la CGT n’est pas sectaire  mais ouverte et plurielle. Cependant, cet humour n’est pas gratuit, est toujours au service d’une idée.
Au numéro de ce mois ci : la violence sociale. Il est quand même curieux de considérer que des militants puissent être des voyous. Procès symbolique comme au temps où l’on brûlait les sorcières en place publique. La véritable violence est économique, elle émane de l’exploitation d’une majorité par une minorité. Qui proclame à outrance que nous sommes en guerre économique ? Et bien justement, les joyeux financiers dont le hobby principal est la conquête du monde. Plans sociaux, chômage, misère ! Qui dit guerre économique, dit « guerrier » et c’est là que réside un petit malentendu. Les travailleurs n’acceptent plus d’être les petits soldats de la guerre économique. Si le Maréchal Christophe de Margerie, veut se battre, qu’il le fasse lui-même, avec ses petits bras musclés et sa moustache ridicule. Les travailleurs construisent mais ne détruisent pas. Lorsque la guerre économique atteint son paroxysme, c’est là que les vraies guerres commencent. La guerre permet  la conquête des marchés par la force. L’anéantissement des civilisations propose des perspectives alléchantes quant à l’industrie de l’armement, pendant la guerre, et l’industrie de reconstruction, après la guerre.  Nous vivons dans un monde contaminé par une idéologie qui affirme avec force que l’histoire du monde est une guerre économique, cette idéologie est violente, pas les travailleurs.

 

 

 

CégéTV 13 Novembre 2013 par CGT-VSE-42

Partager cet article
Repost0